samedi 17 juillet 2010

Une ministre allemande veut un "code de conduite" sur Internet

LEMONDE.FR | 12.07.10 | 12h16

La ministre allemande à la consommation, Ilse Aigner, souhaite l'établissement d'un code de bonne conduite pour la protection de la vie privée sur Internet, qui s'appliquerait aux géants comme Google et Facebook.

"Nous aurions besoin d'un code d'honneur, une sorte de code de bonne conduite pour l'Internet, dix règles d'or concises et claires", explique la ministre conservatrice dans le quotidien Die Welt. "De telles règles peuvent uniquement provenir de la communauté Internet. Ce serait bien que les utilisateurs fassent eux-mêmes des propositions", souligne Mme Aigner, qui a quitté en juin le réseau social virtuel Facebook pour protester contre ce qu'elle considère être le laxisme de la firme américaine en matière de protection des données.
Tout comme le G27, le groupe qui rassemble les organisations de protection de la vie privée européenne, la ministre juge que Facebook devrait proposer des profils par défaut beaucoup plus protecteurs qu'actuellement. A charge pour les utilisateurs de dévoiler davantage d'informations personnelles s'ils le souhaitent.

LE "PILORI DU XXIe SIÈCLE"

"L'Internet peut devenir le pilori du XXIe siècle", met en garde la ministre, préoccupée par l'évolution de la Toile, où "la réputation précède même un changement d'école". "Cela va d'une photo pernicieuse prise sur le vif à une soirée jusqu'à la propagation ciblée de rumeurs diffamantes", détaille la ministre, qui appelle les enfants à parler en cas de harcèlement moral cybernétique.

La ministre n'évoque cependant pas le vote d'une nouvelle loi sur le sujet, estimant que la Loi fondamentale (la Constitution allemande) protège déjà la confidentialité des communications, et que les textes existant contre le harcèlement doivent naturellement s'appliquer sur Internet comme ailleurs.

Pour se protéger contre ce phénomène, Mme Aigner conseille "de communiquer les insultes au gérant du site Internet, de bloquer l'accès au harceleur et de fournir les preuves d'insultes ou menaces". Sur Internet, "l'offre n'est pas gratuite, nous, en tant qu'utilisateurs, payons avec nos données privées", insiste la ministre.

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